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18 novembre 2004

Développement durable ou décroissance soutenable, y-a-t-il un malentendu ?

Publié dans le ForumInfo n°16, novembre 2004

Avec le culte de la croissance sans fin et de la consommation sans limites, nous allons droit dans le mur. Et pas seulement parce que les ressources naturelles de la planète seront bientôt épuisées, ou que notre environnement sera devenu invivable. C'est aussi parce que la logique libérale porte en elle l'augmentation continuelle des inégalités entre pays et, dans un même pays, entre les riches et les pauvres.

Face à cette double impasse écologique et sociale, de multiples réflexions, théories et initiatives apparaissent, développement durable, décroissance soutenable, difficile d'y voir clair d'autant plus que les mots sont piégés... Essayons de faire le tri, et pour cela, examinons comment les divers courants traitent l'équilibre entre les questions sociales et les questions écologiques dans ce futur mode de vie, qui reste encore à inventer.

Il y a ceux qui se focalisent sur l'objectif d'abolition des inégalités, mais en restant dans le même schéma productiviste. C'était notamment le cas des anciens "pays socialistes" et, sans rentrer dans le débat sur les résultats de leur politique en termes social, ils sont tout comme les pays capitalistes responsables de véritables désastres écologiques.

Il y a ceux, par exemple les tenants de "l'écologie profonde", qui aujourd'hui donnent la priorité absolue à la protection de l'environnement, au point de penser que la nature passe avant l'homme. Cette vision fait bien peu de cas de considérations sociales, sa logique pouvant aller jusqu'à prôner que l'homme disparaisse de la planète, seul moyen de la sauver.

Le développement durable se donne pour objectif de concilier le développement économique, la réduction des inégalités et la protection de l'environnement. Club de Rome (1968), rapport Brutland (1987), Sommet de Rio (1992) et de Johannesburg (2002) sont quelques étapes de l'émergence de ce concept et de sa traduction dans des décisions à portée internationale, qui tardent cependant à faire concrètement leurs preuves (les reports successifs de la ratification du protocole de Kyoto montrent que ça n'est pas si simple et qu'il ne s'agit pas d'un simple ravalement de façade mais d'un changement radical des modes de pensée et de production).

Aujourd'hui, le développement durable est sous le feu des critiques, notamment de mouvements qui se réclament de la décroissance soutenable, à la suite de l'économiste Nicholas Georgescu-Roegen. Deux motifs à la popularisation de la thèse de la décroissance :

- l'ineptie du modèle de consommation d'une petite minorité de la planète qui surconsomme et détruit les ressources collectives (air, eau, forêt…). Il faudrait alors réduire la production et la consommation;

- utilisation désordonnée de la notion de développement durable : Certaines entreprises, voire certains gouvernements opportunistes, qui continuent de ne se soucier ni du social, ni de l'environnement, utilisent à tors et à travers cette idée pour se construire une image de responsabilité et de citoyenneté, en vidant complètement ces mots de leur sens.

Sorti de cette confusion, développement durable et décroissance soutenable convergent en bonne partie: il faut cesser de vouloir toujours plus, il faut vouloir mieux. Perspective réformiste pour le développement durable, rupture d'ordre philosophique pour la décroissance soutenable, c'est là peut-être la principale différence, et cette divergence d'approche peut être très féconde. Avec des questions de fond : Peut-on trouver une voie pour le développement hors de la spirale production - consommation ? Comment passer d'une croissance inégalitaire à une plus juste répartition ? Et si oui; au moyen de quelles techniques? Et plus généralement : développement et durable sont-ils réellement conciliables ? Quel développement cherche-t-on ? Vivre bien c'est quoi au fond ?

Pour prolonger le débat :

DD : www.sommetjohannesburg.org, www.revue-ddt.org/index.htm

DS : www.decroissance.org

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Commentaires
L
La forte tempête de 1999 qualifiée de « séculaire » à l’époque, est revenue 10 ans après et les climatologues pronostiquent une aggravation de ce phénomène.<br /> <br /> Les dommages causés au patrimoine bâti sont bien visibles et mesurables mais il n’en va pas de même en ce qui concerne le patrimoine forestier qui menace d’être irrémédiablement condamné.<br /> <br /> Le principal risque forestier concerne le massif de pins maritimes des Landes de Gascogne créé au XIX ème siècle pour fixer les dunes et assainir les marécages de cette région.<br /> <br /> Cette monoculture tient à la présence, à environ de deux mètres de profondeur, d’une couche de grès (l’alios) qui bloque la croissance du radiculaire des arbres sauf le pin qui s’accommode d’un radiculaire superficiel.<br /> <br /> Les deux dernières grosses tempêtes démontrent que le pin des Landes résistera encore moins que les autres essences et que la replantation des zones dévastées a toutes chances de ne reproduire que du bois de chauffage ou autres sous produits à faible valeur.<br /> Il est donc urgent de chercher d’autres valorisations du sol que le pin maritime en reprenant les travaux (entrepris déja dans les années années 60!)de la compagnie d’aménagement des Landes de Gascogne.
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