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8 mars 2009

Plan Campus… un financement au risque du marché financier

Harvard, Harvard… Que vas-tu nous apprendre aujourd’hui ?
Aujourd’hui, Harvard, mais aussi quelques autres grandes universités américaines, vont nous aider à réfléchir au financement du Grand Campus de Saclay.

Le plan Campus sera financé par le moyen d’une cagnotte, issue de la privatisation partielle d’EDF. L’argent de la vente de titres d’EDF ne va pas être utilisé directement mais va nourrir un fonds. Il s’agit d’une dotation "non consomptible": durant les 25 années du contrat, seuls les intérêts du capital seront disponibles.

Traduction pratique : dans le cadre du plan Campus, les acteurs du projet Saclay demandent 1,45 milliards d’euros de dotation en capital à prendre sur les 5 milliards d’euros partagés entre les 12 projets sélectionnés dans toute la France. Ils en attendent 620 millions d’euros d’intérêts sur dix ans. Il n’y a donc aucune garantie du financement. Merveilleux, n’est-ce pas de baser un financement de long terme sur le rendements d’actifs financiers, et cela en pleine crise financière qui voit s'effondrer leurs cours (le CAC 40 a perdu en un an plus de 50% de sa valeur !).
Certes on ne connaît pas la nature des placements, mais l'analyse de la gestion des fonds sur les 20 dernières années nous montre que toutes les institutions (y compris l’économie sociale, les fondations, le caritatif...) ont utilisé des placements à haut risque.

Ainsi, le plan Campus ne permettra pas de financer la recherche en masse, via un lourd investissement. Non non, le gouvernement français ne suit pas la résolution très keynésienne d’Obama qui sait qu’il est important pour l’Etat de dépenser pour d’une part dynamiser la demande qui est en  berne (plombée par les bas salaires) et d’autre part pour forger les infrastructures de l’activité (non seulement des ponts ou des routes, mais celles du savoir et de la santé).
Le plan Campus va juste doter quelques universités triées sur le volet d’un fonds dont elles pourront utiliser les intérêts pour payer les loyers de leurs locaux neufs ou rénovés. Ce fonds ne suffira que si les collectivités locales renforcent les efforts prévus dans les CPER 2007-2013 et les poursuivent jusqu'en 2035 (2010+25 ans).

Et Harvard dans tout ça ? Et bien c’est un peu le modèle qui inspire ce mode de financement dans le plan Campus : cette Université est financée par la fondation d’Harvard. Celle-ci valorise le trésor qui permet à la grande université américaine d’être super dotée. Sauf qu’il y a un hic : la valorisation boursière de cette fondation a chuté de plus de 25 % en 2008 (et d’autres universités ont vu pire !). Dommage pour des cracks de la finance de perdre plus de 8 milliards de dollars de fonds propres… Et oui… Au fait, le financement d’Harvard repose bien les intérêts… même quand le fonds fond... Heureusement que, quoi qu’on en dise, ce sont bien les Etats et l’Etat fédéral qui financent à plus de 70 % la recherche publique aux Etats-Unis !

Pérenne, vous avez dit financement pérenne ?

Alors il faudra penser à autre chose pour financer le plan Campus !

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